ÉLÖ (2024)

Pour la première fois depuis longtemps, Joan se sent enfin le  coeur d’aller dire « je t’aime » à celle qui occupe ses pensées, mais ne sait comment s’y prendre. Pour se donner du courage, elle se passe en boucle des airs bien connus de l’illustre aïeule de la famille, sa cantatrice de grand-mère, Johanna de Lebendig. Mais au fond, elle sait que pour prononcer les trois mots magiques, elle devra d’abord aller les chercher du côté de Michel, son père mutique, un blessé de l’existence, qui – elle se le rappelle maintenant – ne les lui a jamais dits.

ÉLÖ ! est une fable, une ode pour voix, car la voix humaine, quand elle voyage librement du parlé au chanté, peut raconter l’univers entier, dans toutes ses échelles de grandeur, convoquer tant le grandiose et ce qui nous dépasse, que la plus petite parcelle du sensible qui nous constitue, nous anime, nous meut.

Le chant permet de s’approcher au plus près de l’intime, comme un écho à notre intériorité secrète, pour tenter de révéler un peu de notre monde du dedans, singulier, si fragile et seulement connu de soi. Le chant lyrique donc, hybridé, chahuté et traversé par d’autres arts.